Politique

OMI : la France agit pour des règles environnementales plus contraignantes

Le comité de la protection du milieu marin s’est tenu à Londres du 19 au 23 octobre. La France a proposé de durcir les règles environnementales du transport maritime.

Le groupe de travail de l’Organisation maritime internationale (OMI) s’est réuni au cours du 19 au 23 octobre. Il a examiné les mesures visant à réduire l’intensité carbone du transport maritime international de 40 % à l’horizon 2030. Le travail mené par les 66 États s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’OMI sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre adoptée en 2018.

Placée la barre haut sans risquer l’échec

La France a joué un rôle actif au sein du groupe de travail pour tenter d’emporter le niveau d’ambition le plus élevé possible tout en limitant le risque d’échec. Elle a voulu éviter de voir un rejet de ces mesures à la prochaine session du Comité de la protection du milieu marin de novembre 2020 pour une mise en œuvre à partir de 2023.

Deux mesures d’efficacité énergétique

Les mesures adoptées instaurent une certification de l’efficacité énergétique et un système de mesure de l’intensité carbone. La première mesure propose la mise en place obligatoire d’une certification de l’efficacité énergétique (EEXI) associée à des mesures techniques (comme la limitation de puissance) qui réduisent et plafonnent dès 2023 l’empreinte CO2 de chaque navire. La seconde institue un système de mesure de l’intensité carbone des navires (CII) permettant de classer les navires en fonction de leurs performances réelles. Ce système permettra aux États, aux financeurs et aux chargeurs de mettre en place des mécanismes d’incitation de type bonus-malus.

Une belle avancée pas suffisante

La France, comme de nombreux États engagés pour la transition énergétique, aurait souhaité que des mesures de coercition plus fortes s’appliquent aux navires les moins efficients. Obtenu au terme de négociations difficiles, le résultat n’est donc pas à la hauteur des ambitions fixées par l’OMI en 2008 et dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. « « C’est une belle avancée mais ce n’est pas suffisant. Ce résultat n’est pas à la hauteur des attentes de la France car il ne garantit pas l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat ni de la stratégie de l’OMI. Il constitue cependant une étape importante pour instaurer dès 2023 un mécanisme de décarbonation du transport maritime » a souligné Annick Girardin, ministre de la mer.