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Ports européens : l’impact Covid 19 déjà visible au premier trimestre

Dans un article publié par Porteconomics, Theo Notteboom explique les premiers effets visibles de la crise sanitaire du Covid 19 sur les trafics conteneurs dans les principaux ports conteneurisés d’Europe. Tous les ports affichent des baisses à l’exception d’Anvers, Algésiras et Gioia Tauro.

La crise sanitaire du Covid 19 a débord frappé la Chine. Les usines ont fermé entraînant une baisse de la production. L’impact sur les ports européens a été visible dès le mois de mars selon Theo Notteboom dans son article publié dans Porteconomics.

Annulations d’escale dès février

La conjugaison des fermetures d’usine en Chine et les congés annuels pour le Nouvel an en février ont amené les armateurs à annuler des escales sur les routes entre l’Asie et l’Europe. « Les effets de ces blanks sailings ont été visibles en Europe à partir de la mi-mars », indique The Notteboom. Au même moment, en Europe, plusieurs pays décident de confiner la population pour éviter une trop grande propagation de la pandémie.

Des baisses d’escale pouvant aller jusqu’à 50%

Bilan de trafic des 15 premiers ports européens conteneurisés
Tableau des 15 premiers ports européens publié par Porteconomics sous la plume de Theo Notteboom.

Certains armements ont été jusqu’à annuler 20% des escales voire 50% dans certains cas, continue le professeur. Des décisions qui ont pesé rapidement sur les trafics portuaires. Le tableau des résultats portuaires des 15 premiers ports européens le démontre. Rotterdam, Le Havre, Hambourg, Valence et Barcelone affichent des retraits de leur trafic conteneurs.

Hausses dans les hubs

En Méditerranée, les deux principaux hubs d’Algésiras et de Gioia Tauro affichent des hausses importantes de trafic. Algésiras voit ses flux augmenter de 6,6% et Gioia Tauro de 52%. Pour Theo Notteboom la croissance du port italien tiendrait à sa nouvelle dynamique. En 2019, le terminal de Gioia Tauro a été repris en totalité par Terminal Investment Limited, filiale de MSC. Une synergie possible entre l’armateur et sa structure manutention a fonctionné à plein pour utiliser le port dans ses dessertes méditerranéennes.
Pour Algésiras, la croissance du premier trimestre est en ligne avec les chiffres annoncés en 2019. Le port continue sa route et joue avant tout un effet de hub tant vers l’Europe que l’Afrique du nord et de l’ouest. Deux régions qui n’ont pas subi le même effet du Covid 19 au mois de mars.

Anvers et Zeebrugge : merci aux chargeurs français

Les deux ports belges affichent une hausse de leur trafic sur le premier trimestre. Zeebrugge n’entre pas dans ce classement en raison de sa position au 19è rang. Quant à Anvers, il progresse de 9,5%. Pour Theo Notteboom, ces bons résultats tiennent avant tout aux mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020 en France. Au Havre, les conséquences ont été importantes. Une partie de la croissance vient des chargeurs français. Autre explication avancée par le professeur, le travail important réalisé par Cosco Ports à Zeebrugge pour centraliser une partie des trafics de l’armement sur l’Europe du nord.

Le Pirée : l’effet Cosco

L’autre élément intéressant de cette analyse vient de la position du port du Pirée. Depuis sa reprise par le groupe chinois Cosco Ports, le terminal grec est venu se placer en quatrième place des ports européens. Est-ce l’effet Cosco qui a joué à plein ou d’autres éléments ? Il est certain que ce terminal a misé depuis longtemps, et ce bien avant son passage sous l’autorité du groupe chinois, de sa position pour la desserte des pays riverains de la Mer noire. De plus en plus d’armements utilisent ce port comme transbordement avant de franchir le détroit du Bosphore.

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