Corridors et logistique

Le ministre présente sa stratégie nationale pour le fret ferroviaire

Lors de l’inauguration de la SITL (Semaine de l’innovation du transport et de la logistique), le ministre en charge des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a présenté la stratégie nationale pour le fret ferroviaire. Le ministère souhaite passer la part modale du ferroviaire de 9%, actuellement, à 20% en 2030.

Le 13 septembre, à l’occasion de l’ouverture de la Semaine de l’innovation du transport et de la logistique, le ministre en charge des transports a présenté la stratégie nationale pour le fret ferroviaire. Elle se concrétise notamment par le maintien jusqu’en 2024 d’une enveloppe annuelle de 170M€ pour soutenir l’exploitation des services ferroviaires et de transport combiné.

Une charte signée par les opérateurs privés

Cette stratégie s’accompagne d’une charte signée par l’organisation des chargeurs français (AUTF), SNCF Réseau, l’Alliance 4F, qui regroupe les principales entreprises de transport ferroviaire, et le gouvernement. Cette charte s’applique sous le nom de Pacte pour le développement du fret ferroviaire. Pour l’Alliance 4F, la signature de cet engagement traduit le travail mené entre le gouvernement et les opérateurs privés. Il s’agit d’une démarche inédite en France qui engage toutes les parties prenantes du fret ferroviaire.

Doter le fret ferroviaire de 170M€ par an

La stratégie nationale prévoit notamment d’inscrire dans la Loi de finances pour 2022 et les deux Loi de finances suivantes, un budget de 170M€. Cette somme servira notamment à :

  • La prise en charge à hauteur de 50 % des péages dus par les opérateurs de fret à SNCF Réseau ;
  • 70 M€ pour les wagons isolés ;
  • 47 M€ pour l’exploitation des services de transport combiné ;
  • 15 M€ pour les autoroutes ferroviaires.

Un catalogue de 72 mesures

Cette stratégie nationale prévoit un catalogue de 72 mesures. Elles doivent aboutir au doublement de la part du fret ferroviaire dans les transports terrestres d’ici à 2030. « Ce soutien à l’exploitation sera pérennisé sur les trois prochaines années (…), rien que pour soutenir les opérateurs. C’est un engagement fort et inédit », a souligné le ministre chargé des transports. Ce plan gouvernemental vient abonder les différents plans établis au cours des dernières décennies. Un responsable du ministère des Transports a déclaré, au journal Les Échos, que l’intérêt majeur de ce plan réside dans la prise en charge entre 2022 et 2024 des péages, du renforcement de l’aide à la pince, la baisse des péages existants et la création d’une aide au wagon isolé et aux autoroutes ferroviaires.

Abonder au plan global de 4,7Md€

Depuis 2015, l’État a lancé un programme ambitieux en faveur du ferroviaire tant passager que fret. Il a doté ce plan de 4,7 Md€. Outre les initiatives en faveur du développement des trains régionaux, du réseau national, du redéploiement des trains de nuit, il prévoit d’investir dans les infrastructures pour développer le fret ferroviaire.

La dynamique de décarbonation du fret

Du côté des chargeurs, Denis Choumert, président de l’AUTF a salué « la dynamique actuelle de décarbonation du transport  et la stratégie environnementale font du fret ferroviaire et du transport combiné des atouts pour de nombreuses entreprises. Cette opportunité doit être saisie pour transformer le potentiel qu’apportent l’innovation et la modernisation du réseau afin de répondre à ces nouveaux besoins ».

Du Pacte aux actes

Une analyse partagée par le porte-parole de l’Alliance 4F, Raphael Doutrebente. « Après avoir parcouru un long chemin depuis les préconisations de juin 2020, cette stratégie nationale et ce Pacte d’engagements sont le fruit d’une mobilisation sans précédent de la filière et d’une formidable coordination de tous les acteurs. Afin qu’ils ouvrent réellement à la voie à la reconquête du fret ferroviaire français, nous attendons désormais le détail des financements indispensables pour tenir les ambitions d’un transport décarboné. Passons du Pacte…aux Actes ! « .