Ports

Les principaux ports algériens ont souffert en 2020

Les trafics portuaires algériens n’ont pas dérogé à la tendance mondiale de baisse enregistrée en 2020. Avec des diminutions entre 12% et 20% d’Arzew à Alger, le trafic est en berne.

En Algérie comme dans de nombreux ports du monde, le trafic a souffert en 2020. La raison principale a été la crise sanitaire liée à la Covid 19. En effet, le confinement d’une grande partie de la planète a amené un ralentissement de l’économie mondiale, réduisant par la même les trafics maritimes.

Un impact sur tous les trafics

Cette situation mondiale n’a épargné aucune économie. En Algérie, les effets de la crise sanitaire se sont reportés sur les trafics des principaux ports. Les trafics d’hydrocarbures et de marchandises générales ont été largement impactées par cette crise.

Arzew, un port tourné vers les hydrocarbures

Le principal port algérien se situe à Arzew. Avec 38 Mt traitées en 2020, le port de l’ouest algérien conserve sa première place malgré la baisse de trafic. Sur le trafic global du port d’Arzew, 90% du trafic se compose d’hydrocarbures. En effet, sur les 38 Mt du global, les hydrocarbures ont représenté 34,5 Mt.

Un centre pétrochimique

Véritable centre pétrochimique algérien, Arzew traite une grande partie de la production de pétrole algérien dans les raffineries installées dans sa circonscription. L’autre grand port algérien pétrolier se situe à Skikda, dans l’est du pays. Avec un trafic de 17,4 Mt, le port de Skikda a vu son trafic de produits pétroliers à l’exportation perdre 13%. En ajoutant les exportations de produits raffinés, à savoir 15,6 Mt, en baisse de 4%, Skikda traite au global 33 Mt d’hydrocarbures et de produits raffinés. Il se retrouve en challenger d’Arzew.

Béjaia: le port céréalier

Les trafics de vracs solides se situent principalement dans le port de Béjaia. Le port situé à quelques tours d’hélice à l’est d’Alger a traité, en 2020, un peu plus de 6 Mt. Un courant de trafic en progression de 1,4%. Ils se composent principalement de céréales à l’import. Le port a réceptionné 4,3 Mt en 2020. Un flux en hausse de 5,4%. Cette progression s’explique par les réserves constituées par le gouvernement d’Alger pour l’approvisionnement et le stockage de denrées de première nécessité pendant la crise sanitaire. Dans le même temps, les volumes de trafic dans les ports d’Alger et de Skikda affichent des baisses respectives de 4% et 5,2%.

Arzew: entrée en service du terminal minéralier

Dans les trafics de vracs solides, le port d’Arzew affiche une bonne tenue de ses trafics de vracs solides avec une progression de 3,8% à 3,3 Mt. Un trafic composé en grande partie par des trafics de minerais pour l’usine d’acier de Tosyali. Jusqu’à présent, le minerai de fer est déchargé avec des moyens traditionnels. En février 2021, un nouveau terminal minéralier permettra de recevoir des navires de 150 000 t. Une bande transporteuse de 11 km relie ce terminal à l’usine pour la production d’acier.

Djendjen: des trafics de la filière BTP

Sur le site du port de Djendjen, les trafics d’importation comprenant notamment les produits agricoles enregistrent une baisse de trafic. Au global, si le port de Djendjen affiche une progression de 6,8% à 4,7 Mt, il le doit principalement aux exportations constituées de clinker, ciment, sel, kaolin et calamine. L’ensemble de ces flux ont atteint 2,3 Mt en 2020, un record pour le port de l’est de l’Algérie, entre Béjaia et Skikda. Du côté des marchandises générales des ports algériens, le trafic d’importation de bois dans le port de Béjaia a connu un ralentissement. Au cours de l’année, il perd 12,1% à 486 725 t. Un ralentissement des importations liées en partie à la baisse d’activité dans la filière BTP.

Conteneurs: une baisse générale sauf à Béjaia

Enfin, le trafic conteneurisé des ports algériens reste en baisse sur les principaux ports algériens. Au total, les ports algériens cités ont totalisé 746 031 EVP, en baisse de 22,9%. La principale baisse est à mettre au passif du port d’Alger qui a perdu 22,8% à 343 471 EVP. Skikda a perdu 18,8% à 154 614 EVP. Enfin, côté positif, le port de Béjaia a affiché une hausse de 1,4% à 246 811 EVP.

Un boom attendu avec le projet de Cherchell

Le trafic conteneurisé algérien devrait connaître un boom dans les prochaines années. La construction du port de Cherchell, lancée cette année, doit amener à l’Algérie un rôle de hub dans le centre de la Méditerranée. De plus, la construction du terminal à conteneurs de Djendjen devrait accroître la capacité algérienne de 2 MEVP. Sur ce port, l’arrivée de l’autoroute entre Djendjen et El Eulma sera aussi un atout pour le port.

Des projets de relance en 2021

Si le trafic algérien a subi des ralentissements en 2020, les différentes autorités portuaires restent optimistes pour l’année en cours. Parmi les projets sont inscrits l’entrée en service du terminal minéralier du port d’Arzew. À Djendjen, l’entrée en production de l’usine de trituration des oléagineux de Kouninef donnera un nouvel élan au trafic de vracs solides de ce port.

La zone logistique d’Ighil Ouberak

Sur le port de Béjaia, la mise en exploitation de la zone logistique d’Ighil Ouberak est perçue comme un atout pour le port. Elle permet de stocker les conteneurs vides et de les rapporter au port. En moyenne, ce sont 18 000 conteneurs qui sont restitués quotidiennement.

La France, premier pays d’origine à Skikda

Enfin, si tous les ports ne diffusent pas un détail des trafics, l’autorité portuaire de Skikda révèle les origines et destinations de ses trafics. La France domine les importations du port avec 448 614 t. Viennent ensuite l’Argentine et la Chine. La présence du pays d’Amérique du Sud s’explique par la recherche de nouveaux marchés notamment pour les céréales.

Le sud de l’Europe prend 88% des exportations

Du côté des exportations du port de Skikda, l’Espagne prend la première place avec 83 088 t, soit 44,5%. La péninsule ibérique est suivie par Malte, l’Italie et la France. Au total, les quatre pays européens représentent 88% des exportations du port.