Arise Ports & Logistics: un Terminal Industriel Polyvalent à San Pedro
Le 16 juin Arise Ports & Logistics a inauguré avec son personnel le nouveau terminal industriel et polyvalent de San Pedro (TIPSP), en Côte d’Ivoire. Un outil qui donne une nouvelle corde à l’arc du port de l’ouest ivoirien.
Au cours des années, le principal développement du port de San Pedro s’est réalisé sur le terminal à conteneurs. Or, devant le besoin d’améliorer aussi la logistique des produits de vracs, l’autorité portuaire de San Pedro a confié à Arise Ports & Logistics une concession de 35 ans pour créer un terminal polyvalent.
Proposer une offre distinctive
Dans ce contexte, « Arise Ports & Logistics a conceptualisé un port qui permet de répondre au déficit d’une offre distinctive pour libérer le potentiel économique de San Pedro et de son hinterland national et international afin, notamment, que les exportations ivoiriennes atteignent les marchés internationaux », a indiqué Roselyne Chambrier Chalobah, président directrice générale de Arise Côte d’Ivoire.
Un investissement de 173 M€
Arise P&L a investi 173 M€ dans ce nouveau terminal. Il doit se déployer en deux phases. La première, achevée le 22 novembre, comprend un quai de 270 m avec un tirant d’eau de 15 m. « Ces caractéristiques nautiques nous permet de recevoir des navires handysize, adapté aux lots pour des marchandises comme le nickel », nous a précisé un responsable opérationnel du terminal.
Déjà 1 Mt traitées
La construction de ce terminal s’est étalée sur deux ans. Les travaux ont commencé en 2020 pour s’achever en novembre 2021. Le premier navire a accosté au terminal le 30 novembre. « Depuis lors, les équipes ont réalisé un trafic de 1 Mt », précise Roselyne Chambrier Chalobah. Un trafic constitué principalement de nickel exporté depuis les mines ivoiriennes et des régions alentours. Un produit issu des zones d’extraction de la CMB (Compagnie des mines de Bafing).
Du nickel pour la Chine et la Grèce
Le nickel arrive par la route. Il est déchargé sur l’espace de stockage avant d’être repris par les deux grues Liebherr. Un produit qui part essentiellement vers la Grèce, pour le nickel de plus grande qualité, et la Chine pour celui dit « normal ». Les perspectives pour cette année sur le nickel sont évaluées à environ 2 Mt.
Manganèse et bauxite attendus
Ce trafic d’exportation ne sera pas le seul dans les prochaines semaines. En effet, le TIPSP d’Arise P&L prévoit de traiter du manganèse et de la bauxite pour l’exportation. À l’importation, le terminal réceptionnera du clinker et du gypse. Ces produits seront déchargés des navires pour rejoindre le site de la cimenterie de la Cimat, situé en arrière du terminal.
Une concession pour les vracs
« Notre concession concerne uniquement les vracs, nous a indiqué la directrice générale d’Arise P&L Côte d’Ivoire. Nous avons commencé avec des vracs secs. Nous traiterons bientôt des vracs liquides comme de l’huile de palme et des produits pétroliers ». La question sur toutes les lèvres porte sur la possibilité pour le terminal d’intervenir sur des marchandises diverses.
La possibilité de faire du roulier

De l’autre côté de la darse, le port a concédé à l’armement MSC un terminal pour traiter les conteneurs. « Notre concession avec l’autorité portuaire concerne uniquement les vracs, a précisé Roselyne Chambrier. Tant que le Port autonome ne nous sollicite pas pour assurer la manutention d’autres produits, nous ne sommes pas autorisés à traiter d’autres trafics. » Cela concerne principalement les conteneurs. Développer un trafic roulier est envisageable. « Nous avons un tirant d’eau de 15 m et la possibilité de décharger des engins roulants avec les rampes des navires. Cela est envisageable, dès lors que nous restons dans le cadre de notre concession », nous a précisé un responsable opérationnel.
D’autres grues pour une plus grande efficacité
La phase 1 achevée, Arise P&L se tourne maintenant vers la seconde phase de ce terminal. En premier lieu, le directeur technique du terminal nous a confié regarder pour l’acquisition de nouveaux engins de manutention. « Nous disposons actuellement de deux grues Liebherr montées sur 80 roues. Elles sont efficaces et adaptées à notre trafic. Pour assurer une meilleure productivité, nous envisageons d’acquérir deux autres grues mobiles. Nous regardons, avec la configuration actuelle du terminal, l’organisation du terminal actuel tout en ayant à l’esprit que la seconde phase devrait bientôt démarrer ».
« Nous avons de bonnes perspectives pour nous développer sur l’axe San Pedro-Bamako », Roselyne Chambrier Chalobah
Un quai supplémentaire de 230 m
Cette seconde phase du terminal prévoit d’ajouter un quai de 230 m supplémentaire. Il offrira un tirant d’eau de 14 m. L’extension des quais permettra la réception de deux navires simultanément. Avec les quatre chargeurs sur roues disponibles sur le terminal, cette seconde phase permettra de développer rapidement le trafic du terminal.
Le TIPSP et Arise Integrated Industrial Platforms en Côte d’Ivoire
Le groupe Arise est présent en Côte d’Ivoire depuis 2017. La filiale Arise Integrated Industrial Platforms ( Arise IIP) est dévolue à la construction de plateformes industrielles pour la transformation des matières premières. Déjà présente au Togo, au Bénin et au Gabon, Arise IIP prévoit de se déployer sur le territoire ivoirien. Il prévoit la construction sur trois sites. « Cette structure du groupe Arise permet de développer un éco-système industriel en lien avec les ports », explique Roselyne Chambrier Chalobah, présidente directrice générale d’Arise Côte d’Ivoire. Deux plateformes seront développées dans le centre du pays et une troisième verra le jour derrière le TIPSP. « Il s’agit d’y développer la transformation de produits de la sous-région comme l’anacarde et le coton et surtout sur les substitutions d’importation comme les produits pharmaceutiques, les plastiques ou encore la cosmétique. Cette zone industrielle devrait s’étendre sur 330 hectares.
Le TIPSP, un catalyseur sur l’axe vers Bamako
L’entrée en service du TIPSP a un effet catalyseur. Il doit permettre de développer l’axe entre San Pedro et Bamako, au Mali. Les chargeurs maliens, malgré la situation géopolitique locale, ont déjà fait connaître leur intérêt pour ce terminal. « Nous avons de bonnes perspectives pour nous développer sur cet axe », a confirmé Roselyne Chambrier Chalobah.
La date de la seconde phase pas encore arrêtée
La date de cette seconde phase du TIPSP n’est pas encore arrêtée. « Nous réfléchissons sur le design et l’organisation. Nous pensons pouvoir annoncer le démarrage des travaux dans les prochains mois », nous a confié la directrice générale. Avec le démarrage rapide du terminal sur les six premiers mois de l’année, elle prévoit que le TIPSP devrait achever l’année avec un trafic de 2 Mt.
Le port de San Pedro : derrière le cacao, les vracs
Le port de San Pedro a été construit pendant les années 60 pour répondre à un besoin de rééquilibrage entre la région d’Abidjan et l’ouest du pays. Entré en fonction en 1972, San Pedro s’est principalement développé autour de la production cacaoyère. Ce port joue aussi un rôle important pour le trafic avec les régions enclavées de proximité comme la Guinée Forestière, l’est du Libéria ou encore le Mali. Le port de San Pedro, à l’ouest de la Côte d’Ivoire est avant tout connu pour son trafic de cacao. Disposant d’un terminal à conteneurs, le port se devait de diversifier ses activités vers d’autres produits.
