Brittany Ferries : le fret diminue sur le Transmanche et progresse sur l’Irlande
Le 10 mars, Brittany Ferries a présenté ses résultats pour l’année écoulée. L’activité fret de l’armement accuse un repli sur le fret transmanche quand les liaisons avec l’Irlande progressent.
Touché de plein fouet par la pandémie en 2020 puis les effets du Brexit, Brittany Ferries peine à retrouver ses volumes de fret de 2019, avant ces deux évènements. En effet, avec 167 711 unités de fret transportées en 2022, l’armement roscovite affiche une baisse de 17% de son trafic fret globalement
Une baisse de 27% en Manche
Cependant, si cette baisse est notable en Manche, elle est partiellement compensée par les liaisons avec l’Irlande. Ainsi, sur le trafic fret transmanche, Brittany Ferries enregistre une diminution de 27% à 115 376 unités transportées. Toutes les lignes sont en retrait d’une année sur l’autre. La principale ligne du groupe en Manche centrale, au départ de Caen vers Portsmouth, a perdu 15% à 86 089 poids lourds. Elle est repassée sous la barre des 100 000 unités transportées.
Une baisse de 40% depuis Le Havre
En Bretagne, les liaisons au départ de Roscoff vers Plymouth ont souffert avec une diminution de 71% à 1 381 poids lourds. Il en est de même depuis Saint Malo où Brittany Ferries a vu son trafic se réduire de 31% vers Plymouth et Portsmouth. De plus, à Cherbourg, les navires de Brittany Ferries ont perdu 73% de leur volume à 5 207 unités de fret. Enfin, au Havre, la liaison avec Portsmouth s’inscrit dans la même veine avec un trafic de 13 994 poids lourds, soit 40% de moins d’une année sur l’autre.
Une hausse de 272% sur les lignes vers l’Irlande
La seule ligne transmanche en progression du groupe est à mettre au crédit de celle reliant Cherbourg à Portsmouth. Avec 2 168 poids lourds, Brittany Ferries affiche une croissance de 593%. Si le Transmanche a souffert en 2022, les liaisons maritimes entre la France, l’Irlande et l’Espagne ont pour leur part gagner en volume avec une progression de 272% à 23 717 unités chargées. L’attrait des lignes directes sur l’Irlande profite de la fin du Landbridge au travers du Royaume-Uni. Depuis le Brexit, l’accès à l’Irlande se fait plus simplement depuis le continent en raison du maintien en intra UE du trajet.
Le trafic passagers multiplié par quatre
Si le fret a connu un ralentissement, l’activité passagers a su garder le cap. Avec 1,84 million de passagers sur la saison 2021/2022, cette activité a été multipliée par quatre d’une année sur l’autre. Une hausse qui ne lui permet pas d’atteindre les trafics enregistrés avant la crise sanitaire. Comparativement à la saison 2018/2019, le trafic passagers est en diminution de 26%. Brittany Ferries explique cette perte par les restrictions de voyage qui se sont poursuivies en 2022, notamment en Grande-Bretagne.
Une progression des passagers sur les lignes longues
Encore, le trafic affiche de bons scores pour les lignes plus longues, notamment celles reliant l’Irlande à la France. En effet, le nombre de passagers a progressé de 48% sur ces routes par rapport à la saison 2018/2019. « Cela s’explique par le fait que Brittany Ferries a étoffé ses liaisons maritimes entre la France et l’Irlande, en doublant la ligne Roscoff/Cork et en ouvrant aux passagers la route Cherbourg/Rosslare, précédemment réservée au trafic fret », précise l’armateur roscovite.
En attendant l’autoroute ferroviaire à Cherbourg
Fort de ces résultats, Brittany Ferries a réalisé un bénéfice de 22,6 M€ pour un chiffre d’affaires de 444,7 M€. Ainsi, le chiffre d’affaires a plus que doublé d’un exercice à l’autre. À noter que l’exercice 2021-2022 a été marqué par l’arrivée du Salamanca, le premier navire propulsé au gaz naturel liquéfié. Parallèlement, Brittany Ferries a continué de faire progresser son projet d’autoroute multimodale entre Cherbourg et Mouguerre. La mise en service est prévue en 2024.