Anvers-Bruges: le trafic perd 5,5% en 2023
Le port d’Anvers-Bruges affiche une baisse de trafic de 5,5% en 2023 à 271 Mt. Tous les segments de trafic s’inscrivent dans cette tendance.
Le port d’Anvers-Bruges ne déroge pas à la tendance générale de baisse des trafics en 2023. En effet, il enregistre une diminution de 5,5% à 271 Mt. Pour la direction du port, cette baisse tient, d’une part, aux effets de la situation géopolitique dans le monde. D’autre part, l’inflation joue aussi un effet avec une consommation en berne par rapport à 2022.
Baisse des produits chimiques
Dans ce contexte, les vracs liquides affichent une diminution de leur volume de 2,1% à 88,7 Mt. Le pétrole et le fioul s’affichent en baisse. Deux flux qui représentent la majorité du trafic de ces vracs liquides. De plus, le naphta baisse en raison d’une demande plus faible des industriels. Quant aux vracs liquides pour l’industrie chimique, ils se réduisent. Ainsi, le port d’Anvers-Bruges, deuxième pôle chimique du monde derrière Houston, suit la tendance. La hausse des matières premières, de l’énergie et du coût du travail impactent cette filière. Au final, les produits chimiques enregistrent une baisse de 8,1% de leur volume. Pour finir cette liste des produits en baisse, il convient d’y ajouter le biofuel et le GNL.
Le charbon et les engrais diminuent
Du côté des vracs secs, les trafics s’inscrivent en diminution de 13,9% par rapport à 2022 à 14,8 Mt. Le trafic de charbon perd de sa teneur. Cependant, en 2022, face à la crise énergétique, ces flux ont connu une forte progression. La baisse de 2023 n’est qu’un retour à une situation habituelle. D’autant plus que l’utilisation du charbon doit aller en s’amenuisant d’années en années pour respecter les stratégies de transition écologique. Quant aux engrais, ils continuent de décroître. Déjà en 2022, avec les sanctions contre la Russie, ils ont perdu de leur volume. La tendance s’est confirmée en 2023. Les raisons demeurent. Les sanctions contre la Russie pèsent toujours. Mais, les prix élevés des engrais ont aussi eu un effet sur les achats.
Une baisse de 7,2% du trafic conteneurisé
Enfin, les différentes composantes des marchandises diverses ne dérogent pas à la règle. Qu’il s’agisse des conteneurs, du roulier et des marchandises conventionnelles, tous ces courants voient leur volume se réduire. En premier lieu, le trafic conteneurisé perd 5,9% en tonnes à 136,7 Mt. En volume, il s’établi à 12,5 MEVP, soit une diminution de 7,2%. « Malgré ces chiffres, le port d’Anvers-Bruges voit sa part de marché dans le range Hambourg-Le Havre progresser de 0,6 points à 30,2% en 2023 », indique l’autorité portuaire. Les bilans des autres ports de ce range ne sont pas disponible pour vérifier cette affirmation.
La baisse de la production d’acier en Europe
Les marchandises conventionnelles se tassent. En effet, après la pandémie, ces trafics ont fortement progressé pour revenir à des niveaux d’avant la crise sanitaire. En 2023, ce courant perd 18,8% à 10 Mt. La principale raison de cette diminution tient à la baisse de production d’acier en Europe en raison d’une demande plus faible. Les exportations d’acier, le principal flux des conventionnelles, perd 16,9% quand les importations dévissent de 17,9%.
Roulier : un moindre mal sur l’Irlande
Quant au trafic roulier, il se porte plutôt bien dans ce contexte. En effet, il perd 2,1% à 21 Mt. En nombre, le trafic de véhicules neufs s’affiche en progression avec 3,5 millions d’unités traitées, soit une progression de 9%. À l’opposé, les remorques non-accompagnées perdent 1,5%. Plus de la moitié de ces trafics sont dirigés vers le Royaume-Uni. Or, l’économie britannique souffre aussi avec une demande en baisse. Ainsi, ce flux perd 4,9%. D’un autre côté, les remorques non-accompagnées vers l’Irlande gardent le cap avec une progression de 17,9%.
Le port s’intéresse à l’hydrogène vert
Le contexte de baisse en 2023 n’entame pas l’ambition du port d’Anvers-Bruges. Le port prévoit une enveloppe de 2,9 Md€ sur la prochaine décennie. Un budget destiné à la réfection des quais du terminal Europa, un nouveau centre de gestion de trafic et un espace naturel sur la rive gauche. La direction du port ne se défait pas de sa stratégie de transition écologique et énergétique. Ainsi, « le port ne se focalise pas uniquement sur l’énergie solaire et éolienne mais s’implique aussi dans l’importation d’hydrogène vert », indique un communiqué du port. Pour l’autorité portuaire, l’hydrogène vert présente l’avantage d’être une énergie mais aussi une matière première pour les industriels.