Oil & Gas : les effets du développement des ressources à grande profondeur
Les ressources pétrolières de demain sont majoritairement en offshore, indique un rapport de Wood MacKenzie publié le 24 novembre. Un développement qui a des conséquences sur la logistique.
La production pétrolière et gazière offshore est prévue d’augmenter rapidement, commence par indiquer le rapport de Wood Mackenzie. Cette production concerne 300 000 barils d’équivalent pétrole par jour (BEP/j) en 1990. Elle devrait atteindre 10,4 M BEP/j en 2022. Selon les perspectives de Wood Mackenzie, elles devraient s’élever à 17 M BEP/j. Finalement, une croissance de 60% sur les prochaines années jusqu’à la fin de la décennie.
La moitié de la production se fera à 1500 m de profondeur
Cette croissance des années à venir viendra revoir la courbe de progression des années précédentes. En effet, au cours des dernières décennies, la production offshore à grande profondeur a progressé entre 6% et 8% par an. Alors, Wood Mackenzie souligne qu’en 2024, la moitié de la production aura pour origine des ressources depuis des puits de forage à plus de 1500 m de profondeur.
Le Brésil produit 30%
Le Brésil est devenu le premier producteur de gaz et pétrole à grande profondeur. Il produit environ 30% de la capacité actuelle. L’attribution de concessions ces dernières années devrait conforter cette place. Le Guyana fait office d’outsider en entrant dans le classement des principaux pays producteurs de pétrole et gaz à grande profondeur avec les projets. Il prévoit de produire 1 M BEP/j d’ici à cinq ans. À prendre le Mozambique, ces trois pays composent le tiercé de tête des pays en plus forte croissance des forages à grande profondeur. D’un autre côté, sans nouvelles découvertes, les puits du golfe du Mexique, d’Angola, de Norvège et d’Égypte pourraient décroître et disparaître de la carte.
Une consolidation entre les mains des sept majors et du Brésil
La production à grande profondeur est concentrée aux deux tiers entre les mains de sept majors et des opérateurs brésiliens. Parmi les principales sociétés pétrolières, Shell domine le secteur grâce à ses puits dans le golfe du Mexique. ExxonMobil, TotalEnergies et BP voient leur poids grossir avec les derniers contrats signés. De nouveaux entrants arrivent à l’image de Chevron qui a acquis Noble, du rachat des puits de Enven par Talos dans le golfe du Mexique.
Réinvestir dans des moyens
Ce secteur connaît des changements en matière logistique. Dans les années 2010, la baisse de production a incité les opérateurs à réduire le nombre de plates-formes. La reprise d’activité va peser. Face à la croissance de la production, les opérateurs vont devoir investir dans de nouveaux moyens. Or, l’augmentation des coûts en raison de l’inflation a dû être compensé en réduisant le nombre de jours de production et en modulant l’utilisation de certains équipements. Pour Wood Mackenzie, « les efforts de rentabilité réalisés il y a quelques années en rognant sur la logistique commencent à se retourner contre leurs initiateurs ».