Corridors et logistique

Afrique : digitalisation ou infrastructures physiques, telle est la question

La question de construire de nouvelles infrastructures portuaires ou de privilégier la digitalisation se pose régulièrement pour les ports d’Afrique de l’Ouest. Hervé Cornède, président du directoire de la Soget, nous donne son analyse de ce débat.

Le débat aurait pu inspirer Shakespeare ou des grands auteurs classiques du théâtre s’ils avaient vécu en notre temps. Elle devient aujourd’hui prégnante dans le monde de la logistique portuaire. Doit-on donner la priorité à la construction d’infrastructures physiques ou à des systèmes de digitalisation ?

Ne pas dissocier infrastructures physiques et digitales

Hervé Cornède, président du directoire de la Soget, apporte un élément de réponse. Tant les infrastructures physiques que la digitalisation ne peuvent être dissociées l’unes des autres. « Nous avons besoin des deux. La construction de nouveaux ports doit se faire en regard des outils de digitalisation à mettre en place », explique le président du directoire de la Soget.

Passer à la concrétisation de la digitalisation

Pour Hervé Cornède, il est important de passer de la théorie à la réalisation. « De nombreuses études ont été réalisées au cours des années sur l’impact de la digitalisation. Il faut maintenant passer à la phase de réalisation ».

Le guichet unique intégral du commerce extérieur mis en place par la Soget en République démocratique du Congo est une réussite que le président du directoire met en avant. Il couvre l’ensemble des ports, aéroports et points frontières mais aussi va au-delà des formalités transport puisqu’il intègre entre autres les permis miniers.

Appliquer localement ce que la Soget fait ailleurs

La concrétisation du projet de guichet unique en RDC se décline dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin et le Togo. « Après l’installation de ces guichets uniques, il faut passer à la phase d’optimisation d’ensemble », continue Hervé Cornède. Mais, la Soget a étendu son activité sur d’autres continents. La société a réalisé le guichet unique pour tous les ports de la Jamaïque. Dans le module proposé, la société française a intégré un module de rendez-vous des transporteurs routiers. Ces rendez-vous, la Soget estime qu’ils pourraient être appliqués dans les solutions informatiques proposées en Afrique de l’Ouest.

Rendez-vous des routiers, un concept à décliner

En disposant d’un module de ce type, le transit portuaire se fluidifie. En Afrique de l’Ouest, nombre de ports sont des points d’entrée et de sortie notamment pour les pays sans littoral. « Ce système de rendez-vous des transporteurs routiers permet à l’opérateur terrestre d’anticiper l’ensemble de ses formalités », précise Hervé Cornède.

Quant au financement de ces guichets unique, ils se réalisent sur des solutions sur-mesure. Soit le gouvernement, soit les utilisateurs participent au financement de cette installation. Finalement, tous les acteurs s’y retrouvent avec l’augmentation de la productivité du système portuaire ».

La formation intégrée dans la réalisation du projet

La digitalisation des ports, en Afrique comme dans le reste du monde, doit se concevoir comme un outil que les acteurs locaux doivent s’approprier. Après l’installation, la Soget prévoit de former tous les utilisateurs. Bien plus, un guichet unique « continue de vivre après son installation, ne serait-ce que pour s’adapter aux nouvelles règlementations internationales et aux nouveautés technologiques comme le paiement par smartphones ».