Céréales : la campagne céréalière 21/22 s’annonce sous de meilleurs auspices
FranceAgriMer a présenté, le 15 septembre, son premier bilan pour la campagne céréalière 2021/2022. Avec une production en hausse, elle devrait s’annoncer meilleure que la précédente.
Dans son bilan mensuel du mois de septembre, FranceAgriMer annonce une hausse des exportations de céréales pour la campagne 2021/2022. La production de blé tendre s’élève, à septembre, à plus de 36 Mt. Un chiffre en hausse de 24% par rapport à la campagne précédente. Cette progression ne permet pas de retrouver les niveaux de la campagne 2019/2020 qui a atteint 39,5 Mt.
Des exportations françaises de blé tendre de 17,7 Mt
La meilleure récolte 2021 offre une plus grande quantité disponible pour les exportations françaises. Au 15 septembre, FranceAgriMer prévoit un potentiel d’exportation de 17,7 Mt, en progression de 30% par rapport à la campagne précédente. Ce volume se répartit entre les flux vers les pays tiers, à hauteur de 10,5 Mt et ceux dirigés vers l’Union européenne qui devraient peser 7,3 Mt. « Cette évolution s’explique par la forte hausse des taux de fret, qui favorise les marchés de proximité plutôt que le grand export », indique FranceAgriMer. L’organisme céréalier français estime que « le prix du blé français est compétitif par rapport aux autres origines. De plus, la demande est importante en provenance du Benelux et de la péninsule ibérique, qui devraient avoir moins recours à des importations lointaines. »
Une hausse de 30%
Globalement, ces chiffres sont en progression de 30% par rapport à la précédente campagne. Ils restent malgré tout en-deçà des trafics réalisés en 2019/2020. En effet, sur la période de juillet 2019 à juin 2020, la France a exporté 20,9 Mt, soit 18% de mieux que les prévisions actuelles.
La qualité va jouer sur l’export
Au-delà des volumes, la qualité des blés s’avère aussi meilleure que la récolte précédente. « les blés tendres de la récolte 2021 présentent des taux de protéines très satisfaisants, sauf en Bretagne, avec une moyenne nationale de 11,9 %. Néanmoins, la récolte française 2021 permettra de répondre aux besoins de tous les utilisateurs grâce au savoir-faire des collecteurs, chargés de trier et de constituer des lots homogènes répondant aux différents cahiers des charges des acheteurs », indique FranceAgriMer.
Des niveaux satisfaisants
Les conditions climatiques ont pesé sur les différents indices de qualité. Il ressort des différents échantillonnages réalisés sur les premiers lots entrés en silo que « 64 % des blés tendres récoltés dans la catégorie « médium » de la grille de classement Intercéréales, en dépit des résultats satisfaisants, de niveau « Premium », concernant les trois autres critères de cette grille (teneur en protéines, force boulangère et temps de chute de Hagberg). Ces blés pourront néanmoins être utilisés en meunerie compte-tenu de leurs caractéristiques boulangères, le poids spécifique impactant surtout le rendement en farine et la quantité de grains à mettre en œuvre.
Orges: hausse des exportations
Les orges s’inscrivent dans la même veine. Avec 11,7 Mt produites en France, les orges affichent une hausse de 13% par rapport à la campagne précédente. Les exportations sont annoncées en progression de 7% à 6,1 Mt. Les volumes destinés aux pays tiers devraient se stabiliser à 3,3 Mt alors que les flux vers les pays de l’Union européenne sont prévus en progression de 14% à 2,8 Mt.
Blé dur: progression de 32% de l’export vers les pays tiers
Enfin, les blés durs affichent aussi des hausses de production de 23% d’une campagne à l’autre à 1,6 Mt. Ce type de blé a même dépassé les volumes réalisés sur la campagne 2019/2020 qui avait vu la récolte de 1,5 Mt. Dans ses premières prévisions, FranceAgriMer prévoit l’exportation de 1,1 Mt, soit une progression de 32% dont 250 000 t vers les pays tiers et 850 000 t vers l’UE.
Production et consommation se rejoignent
Cette récolte intervient dans un marché tendu. La hausse mondiale de la production de blé tendre reste faible à 749,4 Mt, soit 1,3% de plus que l’année précédente. Or, dans le même temps, la consommation devrait progresser de 1,8% à 749 Mt et ainsi rejoindre la quantité produite sur la campagne. Le blé dur, pour sa part accuse un repli de 4,6% à 32,3 Mt. Ces blés ont souffert de la canicule qui a touché le Canada en début d’été. Enfin, les orges s’affichent en baisse de 6,7% à 148,4 Mt. Dans le même temps, la consommation mondiale d’orges baisse mais dans les mêmes proportions. Elle devrait se situer au-dessus de la production à 152,3 Mt.
La présence forte de l’Ukraine
Les exportations de blé français dépendent en grande partie des productions des concurrents. Dans le bilan au 15 septembre, il apparaît que la Russie, les États-Unis, le Canada et l’Australie enregistrent des baisses de production. Dans le même temps, l’Ukraine voit ses volumes produits augmenter de 25,9% à 32 Mt. Si la Russie voit sa production réduite, il n’en reste pas moins que les blés sont de bonne qualité. Alors, après un début de campagne timide en juillet, les blés russes se sont imposés à l’export vers des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Iran et le Nigéria.
Tarissement de l’appétit chinois
Du côté des importateurs, la donne sur cette campagne pourrait se modifier. Avec un prévisionnel d’importation de 9,5 Mt, la Chine, qui a joué un rôle important sur la précédente campagne, devrait réduire ses importations de 1,4%. L’Égypte table, pour sa part, sur une progression des entrées de blé tendre de 0,4% à 12,9 Mt. L’Algérie, destination majeure pour la production française, estime ses importations à 6,4 Mt, en hausse de 0,3%.
Baisse des importations d’orges
Du côté des orges, les principaux importateurs, la Chine, l’Arabie Saoudite et l’Iran, ont revu leurs importations en retrait par rapport à la précédente campagne. Pékin table sur 11,5 Mt, soit une baisse de 0,5%, Riyad estime une diminution de 0,4% à 6,7 Mt et Téhéran prévoit d’importer 1,6 Mt d’orges, soit une baisse de 0,1%. Du côté des exportateurs, l’UE devrait conserver sa première place avec 7,6 Mt (en hausse de 0,6%) quand l’Ukraine annonce une augmentation de 1,7% de ses exportations à 5,9 Mt. La Russie reste plus réservée avec une baisse de ses flux sortants de 1,6% à 4,7 Mt.
La Russie taxe les exportations
La production céréalière française devra composer avec ses concurrents traditionnels de Mer Noire. L’Ukraine voit ses flux exports à la hausse sur les deux premiers mois de campagne. Les exportations progressent de 14,5% pour le blé, les orges et le maïs à 9,4 Mt. En Russie, les chiffres montrent un début de campagne plus compliqué. Les exportations ont perdu 11% à 7,6 Mt. Toutes les céréales, blé, orge et maïs, sont en diminution. La décision du gouvernement de Moscou d’imposer des taxes à l’export pour alimenter en premier lieu son marché intérieur a joué à fond. Sur les premiers mois, elles sont en forte hausse. Ainsi, pour les blés, cette taxe s’élève à 52,5 $/t, soit 12,9% de hausse en une semaine.