Ports

Haropa: une nouvelle filière de recyclage au port de Rouen

L’économie circulaire connaît un nouveau développement dans le port de Rouen avec le chargement de deux navires de 3500 t de déchets solides vers la Suède.

L’économie circulaire constitue une véritable filière de développement pour les ports français. Après la ferraille, les pneus broyés ou les déchets de toute sorte, sur le site de Rouen de Haropa ce sont des combustibles solides de récupération (CSR) qui ont été chargés.

Deux navires chargés

En ce début du mois de mai, deux navires d’une capacité de 3 500 t chacun ont chargé ces combustibles au quai de la Papeterie exploité par le groupe Sea Invest. Ils ont ensuite pris le chemin de la Suède pour être brulés comme combustible.

Ces déchets ont été conditionnés sur le site de Oissel par l’entreprise Ipodec Normandie, une filiale de Véolia Recyclage & Valorisation des Déchets. Les combustibles solides de récupération sont constitués de déchets solides non dangereux qui ne peuvent être recyclés. Il s’agit principalement de bois, de plastiques, de papiers, de cartons ou de tissus, issus des déchets industriels banals.

Les CSR utilisés dans les usines de cogénération

Les CSR sont triés puis broyés afin de pouvoir être utilisés comme combustible en substitution d’énergies fossiles. Actuellement en France, les CSR sont surtout utilisés dans les cimenteries. Ils peuvent être aussi servir à la production de chaleur ou d’électricité dans les usines de cogénération.

Des trafics traités par Sea Invest

Après les deux premiers navires, Haropa Port de Rouen attend six autres navires au cours de l’année 2021. L’ensemble des unités seront traitées sur le Quai de la Papeterie exploité par Sea Invest Rouen à Grand-Couronne. L’ensemble de ces trafics représente un potentiel énergétique moyen consommé chaque année par près 20 000 foyers français.

Des combustibles sous forme de balles

La collecte, la transformation et le tri des déchets sont effectués sur le site Ipodec de Oissel, où Véolia a mis en service une presse de 22 t, ainsi qu’une ligne d’emballage des CSR pour l’export. De son côté, Sea Invest Rouen a mené plusieurs adaptations en raison de la spécificité du produit. L’entreprise a aménagé des zones de stockage spécifiques et acquis une pince télescopique pour la manutention des balles de CSR.

Une grue hydraulique en prévision d’achat

Les deux navires déjà reçus par Sea Invest peuvent embarquer de 5 000 à 6 000 m³ de marchandise. Une tonne de combustible solide représente 2,15 m³. Sea Invest s’est fixé l’objectif, pour la fin 2021, de charger des navires de 8 000 m3. Pour cela le manutentionnaire a prévu l’acquisition d’une grue hydraulique de plus forte capacité.

Objectif « zéro enfouissement »

Les enjeux liés au développement de la filière CSR sont multiples. Il s’agit notamment de répondre aux objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. L’exportation de CSR permet également de répondre à l’objectif « zéro enfouissement » lancé par la Région Normandie. À terme, le développement de nouvelles chaufferies urbaines locales consommant des CSR devrait permettre de profiter de ce nouveau combustible alternatif