Ports

Ports britanniques : le Brexit et la pandémie pèsent sur les trafics du premier trimestre

Les trafics des ports britanniques accusent un repli de 9,4% à 103,9 Mt au premier trimestre. Le Brexit et le confinement expliquent cette baisse.

Avec l’entrée en vigueur du Brexit le 1er janvier et le confinement décidé par le gouvernement à partir du 5 janvier, le trafic portuaire britannique n’a pas résisté. Les chiffres publiés par le Department for Transport (DFT) sont sans appel. Avec une baisse de 9,4% à 103,9 Mt, les ports d’outre-Manche ont dû affronter une situation difficile.

Une baisse de 11% en année glissante

Les importations britanniques ont perdu 8% à 67,2 Mt sur les trois premiers mois. Les exportations ont, pour leur part, régressé de 11% à 36,6 Mt. Sur l’année glissante, de mars 2020 à mars 2021, le trafic total est en repli de 11% à 419 Mt. Sur cette même échelle, le trafic unitisé enregistre une baisse de 23% à 17,3 millions d’unités.

Londres en première place

Le premier port britannique demeure celui de Londres avec un trafic de 11,5 Mt sur le premier trimestre. Cependant, l’écart avec son concurrent direct, Grimsby et Immingham se réduit. En effet, le port de la capitale britannique enregistre une diminution de 11,1% quand son dauphin n’a perdu que 2%.

Liverpool progresse

Le seul port britannique à afficher une progression de ses trafics, dans le quinté de tête, est celui de Liverpool. Avec 7,9 Mt, le port de l’ouest anglais voit son trafic progresser de 1,2% et devancer Southampton, dont il a été le challenger l’an passé. Le port de Douvres accuse un repli de 16,9% à 4,5 Mt. Il réalise sur ce trimestre son plus mauvais score des quatre dernières années. L’autre port de la Manche, Portsmouth s’inscrit dans la même veine avec une diminution de 31,3% de son trafic pour atteindre 693 800 t. Un chiffre jamais atteint au cours des quatre dernières années.

Premier trimestre d’effet du Brexit

Pour la responsable des analyses économiques de la British Port Association, Phoebe Warneford-Thomson, « ce trimestre est le premier où nous pouvons constater les impacts du Brexit sur les trafics portuaires. En raison de l’entrée en vigueur du Brexit et du troisième confinement, il est difficile de tirer des conclusions sur ce qui a eu un véritbale impact sur ces trafics. »

Les premiers enseignements du Brexit

En analysant les trafics portuaires du premier trimestre de cette année et ceux du second trimestre de 2020, quand les effets du premier confinement se sont faits sentir, les chiffres ont été pires en 2020, indique la responsable de la British Port Association. Au second trimestre 2020, le confinement a eu pour effet de réduire de 44% les trafics portuaires. « À aujourd’hui, nous pouvons comprendre les méfaits sur l’économie des confinements, et donc sur les trafics portuaires. Ainsi, la baisse de trafic peut être attribuée en grande partie à la crise de la Covid 19 », continue Phoebe Warneford-Thomson.

L’effet stockage

Néanmoins, si la Covid 19 a joué, la création de stocks importants au Royaume-Uni lors du quatrième trimestre 2020 a eu pour effet de réduire les approvisionnements sur les premiers mois de 2021. Pour la responsable de la BPA, il faudra attendre janvier 2022 pour analyser tous les effets du Brexit.