Sénalia : le trafic s’est élevé à 8,1 Mt sur la campagne 2019/2020
Sénalia a présenté ses résultats sur l’exercice 2019/2020. Avec 8,1 Mt chargées, le groupe basé à Rouen frôle les niveaux historiques de la campagne 2015/2016. La campagne actuelle prendra en compte la baisse de la récolte.
Le groupe Sénalia calque son exercice fiscal sur les campagnes céréalières qui démarrent le 1er juillet pour se terminer le 30 juin. Le dernier exercice fiscal de Sénalia a été le reflet de la récolte en France.
Les céréales en hausse de 30,5%
Au global, le groupe a traité 8,1 Mt dans ses installations. Les exportations de céréales ont dominé le sujet avec 5,2 Mt traitées. Un trafic en hausse de 30,5%. Parmi ces produits manutentionnés, le blé meunier prend la part du lion avec 3,5 Mt, en progression de 40,8%. Les orges fourragères prennent la seconde place avec 1,09 Mt, un trafic en hausse, ainsi que les orges de brasserie qui doublent par rapport à la campagne précédente à 551 000 t. Les exportations de céréales du groupe Sénalia pèsent 51% du trafic du Grand port maritime de Rouen. Au niveau national, Sénalia représente 24,9% des exportations de céréales.
L’Algérie conserve sa première place
Ces céréales sont exportées en majorité vers l’Algérie et le Maroc. Les deux pays maghrébins traitent 56% du trafic céréalier de l’opérateur rouennais. La place du Maroc tient à l’achat massif, au cours de la campagne, d’orges fourragères. Autre élément nouveau dans cette campagne, la place croissante de la Chine dans les destinations de Sénalia. L’Empire du milieu s’est tournée vers la France pour l’achat de blé et d’orges fourragère et de brasserie. « Au final, la Chine a vu sa part progresser de 73% pour atteindre 12,6% de nos destinations », indique Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia. L’appétence chinoise des céréales françaises tient à plusieurs éléments selon le directeur général du groupe. « La Chine et l’Australie, marché traditionnel céréalier de la Chine, connaissent actuellement des différents commerciaux. De plus, en commandant des lots correspondants à des navires de type Panamax, l’origine Rouen peut s’imposer depuis l’approfondissement du chenal ».
L’approfondissement permet d’être compétitif sur la Chine
L’approfondissement du chenal d’accès aux terminaux de Sénalia joue pleinement son rôle pour alimenter le marché chinois. Désormais les navires peuvent charger jusqu’à 11,3 m. Cela offre la possibilité de travailler avec des navires de type Panamax. « Les choses ne se sont pas faites en un jour. Il a fallu convaincre les services du pilotage et du dragage pour pouvoir charger au tirant d’eau maximum. Nous avons réussi à charger en octobre un navire à 11,3 m. Les pilotes et les services de dragage sont maintenant rassurés », continue Gilles Kindelberger.
Une activité maintenue malgré la Covid 19
La campagne passée a pourtant connu deux phénomènes qui auraient pu ternir les résultats. En premier lieu, les mouvements sociaux de décembre et de janvier tant pour l’activité ferroviaire que les journées « Ports Morts » ont influencé le recours au transport ferroviaire. En second lieu, la pandémie de la Covid 19 n’a pas eu d’effets négatifs sur l’activité. « Au niveau de l’entreprise, nous avons été vigilant. Nous avons mis en place toutes les précautions pour permettre aux salariés de venir travailler. Au final, la pandémie a eu des effets positifs. La mise en place de système de motivation pour les salariés, l’ouverture d’installations de vie pour tous les chauffeurs routiers, même si leur activité n’était pas en lien avec Sénalia, a permis de maintenir l’activité. Notre absentéisme dans l’entreprise pendant cette période a été inférieur à 10% ».
L’impact des mouvements sociaux sur le fer
Par contre, les mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020 ont eu des effets sur les approvisionnements par voie ferroviaire. Ce mode de transport a accusé une baisse de 8% sur la dernière campagne. Au cours des campagnes précédentes, le ferroviaire entrait à hauteur de 13% en 2018/2019 et de 16% en 2017/2018. Sur la campagne 2019/2020, la part du ferroviaire est tombée à 7%. Dans le même temps, le transport fluvial conserve ses parts de marché sur les approvisionnements avec 32%. « Nous avions réussi à faire baisser la part de la route dans nos pré et post acheminements. Les difficultés liées aux mouvements sociaux de la SNCF ont profité à la route qui voit sa proportion revenir à 61% alors que nous avions réussi à la faire passer à 55% la campagne précédente », continue le directeur général.
Le fluvial entre à 33%
Ces baisses du mode ferroviaire mettent en évidence la pertinence de la logistique fluviale pour les céréales. La mise en place de navettes fluviales avec la société Scat/Davenne a fonctionné à plein régime au cours de la campagne 2019/2020. Une tendance qui se confirme sur la première moitié de la campagne. Le trafic fluvial représente sur les six premiers mois, de juillet à décembre, 33% des approvisionnements.
Cacao: stabilité des flux
Outre son activité céréalière, Sénalia a développé des activités dans l’agro-industrie. La réception de fèves de cacao sur le site de la Presqu’île Elie a augmenté de 10% à 66 000 t. Les sorties sont pour leur part en diminution. Elles perdent 10% à 62 000 t. Au global, avec 128 000 t traitées, l’activité du cacao reste stable d’une année sur l’autre.
Investissement dans un système de chargement en conteneurs
Par ailleurs, la logistique industrielle pour la trituration de graines de colza, en partenariat avec Saipol, a perdu 8,9% à 1,78 Mt. Une réduction que le directeur général de Sénalia attribue à l’arrêt technique de l’usine de trituration pendant cinq semaines au cours de l’exercice. Quant à l’activité de trituration industrielle réalisée en partenariat avec Tereos, elle a vu ses volumes progresser de 7% à 878 000 t. Les entrées de blé augmentent de 3,8% à 676 000 t. En sortie, l’éthanol, le gluten et les drêches ont gagné 17,4% à 202 000 t. Ce sont les expéditions de gluten qui ont dopé ces flux avec une croissance de 25%, précise Gilles Kindelberger. Le groupe a investi dans cette filière au travers d’un système de chargement du gluten en conteneurs pour répondre à une demande des clients.
Campagne 2020/2021: une baisse d’activité de 30%
Face à cette campagne 2019/2020 d’un excellent niveau, la nouvelle campagne céréalière s’avère plus difficile. La production céréalière français a perdu 28% à environ 28 Mt. « En constatant cette baisse de production nous avons craint pour notre activité. Or, sur la première moitié de cette campagne, les volumes suivent la production. Nous avons perdu 30% de volumes sur la première moitié de la campagne comparativement à la même période de l’an passé. Cela est en harmonie avec la production nationale », souligne Gilles Kindelberger.
Chine: mieux en six mois que sur l’ensemble de la campagne précédente
Un début de campagne qui a été marqué par deux mois d’été de forte activité. Les volumes ont ralenti en septembre. À partir du mois d’octobre, le retour de la Chine sur les marchés de blé et d’orges en origine Rouen ont permis de redresser la barre. « Ainsi, sur la Chine nous avons réalisé un trafic de 790 000 t sur les six premiers mois de la campagne actuelle. Sur l’ensemble de la campagne précédente, la Chine est entrée à hauteur de 670 000 t. Nous avons dépassé notre trafic de l’an passé sur les premiers six mois », confirme le directeur général.
Deux nouveaux portiques
Cette baisse d’activité ne désarme pas le groupe rouennais. Sénalia va investir dans deux nouveaux portiques de chargement pour le site de la Presqu’île Elie. L’investissement représente 5,9 M€. Ces deux portiques viendront renforcer les trois existants réceptionnés en 2019. « Au final, avec les cinq portiques construits par Neuro, nous disposerons d’un outil optimal pour ce site », indique le directeur général.
Robust: fin d’activité au 30 septembre
Il reste dans le pied de Sénalia une épine à retirer. Le partenariat avec Sudzuiker pour le trafic de sucre dans le terminal de Robust s’achève le 30 septembre 2021. Depuis déjà un an, le groupe réfléchit à l’utilisation de cet outil. « L’activité de stockage du sucre est particulière. Nous réfléchissons à donner à ce terminal une autre vocation, nous a précisé Gilles Kindelberger. Nous possédons dans ce terminal d’une ligne d’ensachage de qualité que nous pourrions utiliser pour d’autres produits. »