Politique

Annick Girardin, ministre de la mer : « la stratégie portuaire nationale doit fixer un cap clair pour les ports »

Annick Girardin, ministre de la mer, est intervenue devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 22 septembre. L’occasion pour la ministre de rappeler ses positions sur la stratégie portuaire nationale et la mise en place de Haropa.

Nommée au ministère de la mer le 13 juillet, Annick Girardin est intervenue devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Premier grand oral devant les députés qui ont balayé l’ensemble des attributions du ministère. La transition écologique dans le transport maritime, la stratégie nationale portuaire, la création de Haropa et le Brexit ont été au menu.

Des professionnels qui savent répondre présents

Parmi les sujets attendus par les députés de la commission de l’Assemblée nationale, la stratégie portuaire nationale est revenue à plusieurs reprises. La ministre a rappelé l’importance des ports, « qu’il s’agisse des GPM et des ports régionaux », a précisé la ministre. « « Pendant la crise sanitaire je n’ai pas entendu des bravos adressés aux armateurs, aux opérateurs portuaires et aux dockers. Certes, nous souffrons parfois des mouvements sociaux mais il savent être présents quand nous avons besoin d’eux. »

L’utilité de la stratégie portuaire nationale

La crise sanitaire a démontré de l’importance des ports en France. Annick Girardin a rappelé que les ports se doivent d’être plus attractifs. « Nous avons besoin d’une stratégie portuaire nationale qui soit claire. Nous lui fixerons un cap qui permette d’améliorer leur attractivité, de créer des emplois, d‘augmenter la part des modes massifiés et d’accélérer la fluidité du passage portuaire ». Des axes que le précédent gouvernement a déjà établis. Annick Girardin a promis que cette stratégie portuaire nationale interviendra dans les prochaines semaines, ou au plus tard lors du prochain Cimer (Comité interministériel à la mer).

Haropa: des annonces prochaines

Autre sujet qui taraude les députés et le monde portuaire, la réalisation de la fusion des trois ports de l’axe Seine. Annick Girardin a souligné qu’elle souhaitait prendre du temps. Une déclaration qui peut alerter le monde portuaire séquanien. Annick Girardin a annoncé que l’État annoncera « prochainement » les arbitrages, notamment sur le lieu du siège de Haropa.

Du côté des opérateurs les choses ne sont pas aussi claires. Pour Michel Segain, président de l’Umep du Havre, cette prise de temps doit être utile. « La préfiguration doit aller à son terme. Il est nécessaire que le ou la futur(e) directeur(rice) soit nommée rapidement. Après, que la mise en place ne se fasse que dans le courant de l’année 2021 permettra de laisser du temps au futur dirigeant de Haropa ». Côté rouennais, le président de l’UPR (Union portuaire rouennaise) se dit plus réservé. Haropa doit se faire mais il faut que les opérateurs portuaires soient consultés et entendus par les services du ministère, nous a confié un responsable de l’organisation des clients du port.

Plan de relance: les projets trouveront un financement

Le plan de relance du gouvernement a attribué au secteur portuaire une enveloppe de 200M€. « Est-ce suffisant ? », s’est interrogée Annick Girardin. Elle n’a pas répondu à cette question. Elle a néanmoins précisé que tous les projets intéressants pour le monde portuaire « trouveront des financements. Il ne s’agit pas d’argent mais plutôt de trouver une union entre l’État et les collectivités locales avec les opérateurs qui portera le développement portuaire ».

Brexit: travailler sur la durée

Enfin, parmi les sujets abordés qui prend toute sa dimension, le Brexit a été l’occasion de débats sur de nombreux sujets. Les accords pour le secteur de la pêche mais aussi les conséquences pour les opérateurs transmanche. Des armateurs qui ont subi la crise sanitaire et les mesures de quatorzaine imposées par le gouvernement de Londres. » La ministre a assuré vouloir travailler sur la durée avec ces compagnies. Des aides comme l’exonération des charges sociales pour ces armements sont prévues. Annick Girardin a cependant rappelé que les exonérations ne concernent pas les armements opérant dans le cadre d’une délégation de service public.