Ports

Les ports marocains enregistrent un boom céréalier

Avec un trafic en hausse de 6,4% à fin mai, les ports gérés par l’ANP voient leur trafic céréalier augmenter fortement depuis le début de l’année.

Le trafic des ports gérés par l’Agence nationale des ports du Maroc (ANP) ont vu leur trafic augmenter de 6,4% à fin mai à 39,6 Mt. « Cette variation du trafic global confirme la tendance de hausse observée durant les cinq premiers mois des cinq dernières années », indique un communiqué de presse de l’autorité portuaire marocaine. Une hausse qui se tasse légèrement. En effet, à fin mars, le trafic portuaire marocain affichait une croissance de 7,3%.

Rebond du phosphate

La hausse de trafic s’est réalisée tant à l’importation qu’à l’exportation. Avec 13,8 Mt, les exportations ont gagné 7,4%. Une performance que les ports doivent avant tout au rebond important des engrais qui augmentent de 52,2% et du phosphate qui progresse de 8,8%.

Le charbon progresse de 9%

Du côté des arrivées, la hausse a été de 6,4% à 24,5 Mt. Une progression qui se répercute sur plusieurs filières. En premier lieu, le charbon a gagné 9%. Une hausse qui s’est surtout manifestée dans l’enceinte du port de Casablanca. Sur le site de Safi, le charbon a pour sa part reculé. Ce trafic a été reporté sur le terminal de Safi Atlantique.

Outre le charbon, l’aliment pour le bétail et l’ammoniac affichent des augmentations de trafic. Des hausses qui se sont manifestées à Jorf Lasfar et Agadir. Enfin, dernière filière à avoir enregistré un score en forte hausse au cours de ces cinq premiers mois, les céréales ont boosté les trafics des ports marocains.

Un trafic céréalier de 3,5 Mt sur cinq mois

Sur les cinq premiers mois de l’année, les céréales ont connu une hausse de 38% de leur trafic. Une augmentation qui a bénéficié aux ports de Agadir, Casablanca, Jorf Lasfar, Safi et Nador. Au global, les ports gérés par l’ANP ont traité un trafic de 3,5 Mt.

L’ANP estime que cette performance des trafics céréaliers en import tient à la situation de sécheresse qui a marqué la campagne agricole de cette année. Pour y faire face le gouvernement a mis en place des exonérations de droits de douanes sur les importations.

La mobilisation de tous pour faire face à cette hausse

« Dans ces circonstances difficiles, le trafic portuaire des céréales a connu un niveau exceptionnel à la fois en termes de volumes traités et en nombre de navires céréaliers reçus. À ce titre, les services de l’Agence ont doublé de vigilance pour faire face à une situation de pointe exceptionnelle. La mobilisation a été totale pour assurer un encadrement de proximité des opérations d’accueil et de traitement des navires de céréales », indique l’autorité portuaire marocaine.

Une performance atténuée par des dysfonctionnements

Parmi les décisions prises par l’autorité portuaire, l’ouverture de terminaux pour traiter les navires céréaliers. Ainsi, à Casablanca, des deux postes spécialisés ordinairement en exploitation, le port a offert jusqu’à sept postes. Dans les autres ports, le nombre de postes à quai pour ces navires est passé de un à deux. La performance des trafics céréaliers au cours de ces deux derniers mois a cependant connu des dysfonctionnements. L’ANP indique que les opérations d’évacuation n’ont pas été à la hauteur du trafic.

Réduire les délais d’ensilage

Dans un texte, l’ANP appelle à une plus grande responsabilité des acteurs de la chaîne logistique. « Il est important de lever sérieusement certains dysfonctionnements de la chaîne logistique, principalement ceux liés à l’accélération des rythmes d’évacuation des cargaisons. Pour cela il faut une mobilisation accrue des moyens de transports et la réduction des délais d’ensilage des cargaisons. »

Avec ces ralentissements de la chaîne logistique, les navires ont parfois dû attendre sur rade voire des délais plus longs au déchargement. La prise en charge plus rapide des cargaisons, conjuguée aux efforts déjà entrepris pour augmenter la capacité d’accueil et de stockage, permettra d’améliorer le processus de transit portuaire des céréales et de faire face au grand nombre d’arrivées attendues, insiste l’ANP.