Corridors et logistique

Une baisse d’un quart du trafic conteneur entre l’Asie et l’Europe

Nous publions ci-dessous, un article de Mer et Marine, réalisé par Caroline Britz sur les capacités de transport conteneurisées entre l’Europe et l’Asie.

Selon les estimations du cabinet britannique MDS Transmodal spécialisé dans l’économie des transports, on assiste, début avril, à une baisse de près de 27% de la capacité des lignes conteneurs directes entre l’Asie et l’Europe. Le trafic maritime conteneurisé était déjà en berne depuis le début de l’année, suite à la fermeture des usines chinoises en janvier et février. Alors que celles-ci ont rouvert et les ports chinois ont repris progressivement leur activité, c’est l’Europe qui se ferme suite aux mesures de confinement liées à la pandémie de Covid-19.

Les chargeurs sont nombreux à évoquer la force majeure pour annuler leurs contrats de transport. L’alliance 2M, qui regroupe les deux plus grands opérateurs mondiaux, Maersk et MSC, a annoncé des réductions importantes sur ses services DRAGON/AE20, SWAN/AE2 et SHOGUN/AE1, amputant à eux seuls environ 10% des capacités entre l’Asie et l’Europe. THE Alliance, formée par HMM, Hapag-Lloyd, ONE et Yang Ming, a annoncé en mars la fusion de ses services FE2 et FE4 entre l’Asie et l’Europe du nord jusqu’à juin, ainsi que l’annulation d’une partie des rotations entre l’Asie et la Méditerranée.

Les analystes s’attendent à voir le même type d’annonce prochainement de la part d’Ocean Alliance, qui regroupe CMA CGM, Cosco, Evergreen et OOCL. CMA CGM, interrogé hier par Mer et Marine, indique que « nos équipes d’experts maritimes et logistiques sont pleinement mobilisées pour faire face à la crise sanitaire et assurent une continuité de l’activité optimale ». Les armements utilisent différentes stratégies pour éviter de trop nombreuses annulations de chargement : MSC propose de stocker les marchandises au départ de Chine dans des ports intermédiaires ; CMA CGM « rallonge » le temps de transit en faisant passer une partie de sa flotte par le Cap de Bonne Espérance, propose une solution équivalente à celle de MSC baptisée Business in Transit et des packs sur-mesure en fonction de l’urgence de livraison de la marchandise .
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