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Port du Légué : les autorités acceptent le dragage et refusent le quatrième quai

Réunis à la Préfecture des Côtes d’Armor, la région Bretagne, le département des Côtes d’Armor, l’agglomération de Saint-Brieuc et la CCI des côtes d’Armor se sont penchés sur l’avenir du port. Ils ont confirmé les travaux de dragage et confirmé l’arrêt de la construction du quatrième quai.

Au cours de la réunion du 22 novembre, la demande d’autorisation de dragage sera prochainement déposée par la CCI des Côtes d’Armor. Conscients des enjeux environnementaux, sociaux et économiques que soulève la question du dragage, les élus du SMGL (Syndicat Mixte du Grand Légué ) ont souhaité engager rapidement des études permettant d’identifier des méthodes alternatives de gestion des sédiments, d’une part, et de mieux comprendre les phénomènes hydro-sédimentaires, d’autre part, pour optimiser les techniques de dépôt en mer.

Valoriser les sédiments

Les différents représentants au sein du SGML souhaitent organiser dans les meilleurs délais la valorisation des sables de dragage en mer et sur terre. Les premières conclusions des études seront connues à l’été 2022. D’ici là, plusieurs phases de concertation avec l’ensemble des parties prenantes seront organisées.

Trouver des solutions au stockage des sédiments

Pour autant, dans l’intervalle, le stockage à terre des sédiments ne sera prochainement plus possible, les espaces disponibles sur le port étant saturés. Une solution exceptionnelle et transitoire pour préserver la navigabilité et l’accès du port devant être trouvée, la CCI des Côtes d’Armor, gestionnaire du port, va engager des procédures afin d’obtenir de nouvelles autorisations de dragage, provisoire et transitoire, qui ne constitue en rien un retour au statu quo antérieur. En complément, la CCI déposera une demande d’autorisation visant au rechargement en sable de la plage du Valais en recherchant notamment à valoriser les sables dragués et en supprimant la bande de sable en mer identifiée.

S’inscrire dans l’économie circulaire

Parallèlement à cela, il sera demandé de poursuivre plusieurs autres démarches déjà engagées visant à l’utilisation de ces sables comme leur utilisation par les entreprises de travaux publics afin de favoriser l’économie circulaire. Selon les prescriptions des services préfectoraux, cette demande prévoit la reprise des dépôts dans la baie selon des modalités améliorées par rapport aux pratiques antérieures (élargissement de la zone de dépôt, suivi GPS, renforcement des suivis bathymétrique…).

Des surcoûtspris en charge par la Région

La Région s’engage à couvrir des surcoûts engendrés qui doublent le coût des dragages afin, d’une part, de garantir l’accessibilité nautique indispensable au port de commerce et, d’autre part, de contribuer à trouver des alternatives de long terme.

Arrêt du projet du quatrième quai

À l’occasion de cette réunion, les membres du Syndicat Mixte du Grand Légué ont confirmé l’arrêt du projet de quatrième quai. Une décision que les entreprises utilisatrices du port du Légué contestent. Elles ont publié, dans le journal Ouest France, une tribune dénonçant cette décision. La décision d’arrêt de ce projet a été pris par le nouveau conseil municipal élu cette année.

Une tribune des entreprises utilisatrices du port

Selon le quotidien Ouest France, ce projet méritait un investissement de 15 M€. La création de ce nouveau quai devait permettre au port briochin de confirmer la progression de ses trafics. Pour les responsables de l’agglomération de Saint-Brieuc, ce projet « date du siècle dernier », citait Ouest France. Pour les élus, l’extension de 4,8 hectares sur une vasière ne se mérite pas. Ils proposent plutôt de réorganiser les espaces pour permettre plus de stockage.

Un port au potentiel économique à valoriser

La décision finale sera prise par le SMGL en janvier 2022. Avant de clore définitivement le dossier, les entreprises du port veulent alerter le risque. Dans leur tribune, les entreprises utilisatrices du port rappellent qu’ « avec un trafic de 374 285 t enregistrées en 2020, le port du Légué à Saint-Brieuc a, une nouvelle fois, démontré tout son potentiel économique. La décision, bientôt actée comme définitive par le syndicat mixte de gestion du Grand Légué, d’abandonner le projet d’extension des capacités d’accueil, via la réalisation d’un quai supplémentaire, d’un terre-plein de manutention et d’entrepôts de stockage, est une aberration. Ces nouvelles infrastructures devaient assurer au Légué une plus grande accessibilité avec quatre jours d’accès supplémentaire par mois (17 à 20 jours actuellement) et la possibilité d’accueillir trois navires simultanément (contre deux actuellement) aux tonnages plus importants (de 4 000 t à 5 000 t max). Cet investissement de 15 millions d’euros avait l’ambition de positionner le Légué comme un outil stratégique dans le schéma portuaire régional. Via la libération du bassin à flot et des surfaces attenantes, il contribuait également au développement des deux autres piliers du site : la réparation navale et la plaisance. »