Politique

Politique portuaire : le président de l’UMPF veut des explications pour l’avenir des ports français

Après la publication de l’ordonnance sur la création de Haropa, le président de l’UMPF (Union maritime et portuaire de France), Michel Segain, demande des explications au gouvernement.

Le 12 mars, Michel Segain, président de l’UMPF, a écrit au président de la République. Un courrier pour demander au chef de l’exécutif d’intervenir en faveur de l’entrée des sociétés privées dans les conseils de surveillance des Grands ports maritimes. L’Élysée a demandé au premier Ministre de répondre à ce courrier.

Un courrier écrit sous la dictée de la haute administration

La réponse reçue par l’UMPF ne satisfait pas les membres. Ce courrier, « écrit sous la dictée de la haute administration, puisqu’il reprend mot à mot la position de celle-ci », s’inscrit dans la ligne politique des dernières décennies.

La possibilité historique de changer les choses

Revenant sur la stratégie nationale portuaire, que le président de l’UMPF juge « non aboutie », Michel Segain s’indigne de ne pas voir un gouvernement avoir le courage de changer les choses. « Quoiqu’il en soit, ce gouvernement ne sera plus au pouvoir dans un an. Par sa décision, il engage les ports pour les 20 à 30 ans à venir. Il avait la possibilité, historique de changer et de dynamiser les ports. Il ne le fait pas, par un manque de courage sur ce point évident. »

À la niche!

Michel Segain rappelle le rôle majeur joué par les sociétés privées actives dans les transports lors de la crise sanitaire. « Le privé s’est débrouillé pour approvisionner en éléments de protections individuelles les entreprises portuaires pour qu’elles puissent fonctionner. Nous ne demandons pas de nous tresser des lauriers, mais tout de même, l’État réclame toujours notre expertise et lorsque nous réclamons un poste au conseil de surveillance, il nous est demandé de rentrer à la niche. C’est non !! », continue le président de l’UMPF.

Des décisions face à ce refus

Face au refus de voir les sociétés privées siéger dans ces instances de décision, et notamment dans le cadre de la création de Haropa, les membres de l’UMPF ont décidé d’agir. « Nous prendrons des décisions dans les prochains jours, car il n’est pas question que quelques hauts fonctionnaires d’obédience diverses et variées fassent la politique maritime et portuaire pour eux au détriment de l’intérêt général, parce que le temps qui passe est favorable pour eux, pas pour les ports français. »

Conflits d’intérêts

Et pour aller encore plus loin, il demande au gouvernement de justifier cette absence au nom des « conflits d’intérêts ». Il qualifie la position de la Cour des comptes sans véritable fondement. « La main des juges de cette instance a été tenue » pendant la rédaction du rapport.

En attente de réponses

Face à ce refus de la part du gouvernement, voire des autorités de certains grands ports maritimes, nous en avons demandé aussi au gouvernement et à l’Union des ports de France de nous en donner les fondements. Nous n’avons reçu aucune réponse, ni de l’une ni de l’autre partie.