Corridors et logistique

Fluvial : les ports intérieurs ont répondu présent pendant la crise du Covid 19

La pandémie du Covid 19 a amené l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique à maintenir une activité. Les ports intérieurs n’ont pas failli en maintenant leur activité.

Depuis le 17 mars à 12 heures, le confinement général a été décrété. Une situation inédite en France. Pour permettre à la population de disposer des produits de première nécessité et des produits médicaux, toute la chaîne logistique a répondu présent à l’appel. Il est souvent fait mention des liaisons intercontinentales pour cet approvisionnement mais, dans un communiqué, l’AFPI (Association française des ports intérieurs) souligne le rôle que les ports intérieurs ont joué. « Les ports intérieurs tiennent toute leur place. Bien qu’ébranlés par les mouvements sociaux du début d’année qui ont amputé une partie de leurs trafics, ils répondent présents à l’appel », indiquent Alain Lefebvre, président de l’AFPI et Dominique Drapier, secrétaire général.

Un maillon essentiel de la chaîne logistique

Le chômage partiel n’est pas de mise pour les opérateurs des ports intérieurs. Chaque salarié a tenu sa place pour permettre à la chaîne logistique de continuer à approvisionner au mieux la population. « S’ils s’exposent de la sorte, c’est parce qu’ils savent qu’ils constituent un maillon d’une chaîne qui ne doit pas se briser. Actuellement, tous les ports de l’AFPI poursuivent leurs activités, au moins en partie. Ils assurent la continuité de service sur les sites comme l’a demandé le gouvernement, et ils gèrent les relations avec leurs clients et leurs usagers par le télétravail dans toute la mesure du possible. »
Une implication qui a été générale, assure les responsables de l’association. Depuis les appareils médicaux, les produits pharmaceutiques jusqu’aux produits alimentaires, les ports intérieurs et les services associés, dont les entreprises de transport fluvial, les manutentionnaires et les services de logistique entre autres, ont répondu présent pour demeurer des acteurs essentiels dans cette crise sanitaire.

Du bois pour le papier hygiénique

L’AFPI donne un exemple de cette implication. « Un port fluvial du sud de la France a ainsi maintenu en activité un terminal opérant du bois, pour l’approvisionnement d’une usine de pâte à papier, pour la fabrication de papier hygiénique. » Alors, aujourd’hui, face à la crise, les ports intérieurs sont encombrés de conteneurs stockés sur leurs sites à la demande des entreprises qui ne peuvent écouler les marchandises qui ne sont pas considérées comme essentielles. Dans une visio-conférence réalisée le 24 avril, Laurent Foloppe, directeur commercial d’Haropa, a rappelé que sur l’axe Seine, les terminaux sont remplis à 60%. « Nous disposons encore de capacité », a rassuré le directeur commercial.

À l’heure du bilan la facture sera lourde

Le bout du tunnel semble se dessiner pour le milieu du mois de mai. La reprise se fera progressivement, estiment les analystes. En attendant, dans les ports fluviaux, il a fallu être opérationnel et régler les factures aux fournisseurs. Certains ports ont dû « consentir des reports de loyers à leurs clients en grande difficulté, acceptant un effort financier pesant lourd sur leur trésorerie », soulignent les responsables de l’AFPI. Toujours réactif aux besoins de tous face à la crise, les ports intérieurs soulignent qu’à l’heure des bilans, la facture pourrait être élevée. « Les ports intérieurs estiment que leur implication présente leur ouvrira alors des droits aux mesures de soutien promises au secteur de la logistique et des transports, au profit desquels ils œuvrent aujourd’hui. Mais pour que ce demain vienne au plus vite, il faut persévérer, et c’est ce que les ports intérieurs font et feront ». Le gouvernement a accordé une enveloppe de 390 M€ au transport routier sans prendre en compte les autres modes de transport qui restent opérationnels au même titre. À n’en pas douter, les ports intérieurs sauront rappeler au gouvernement le rôle qu’ils ont joué pendant cette crise sanitaire.

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