Ports

Haropa : le secteur privé exclu du conseil de surveillance

Lors du conseil des ministres du 19 mai, le projet d’ordonnance de création de Haropa a été présenté. La gouvernance ne prévoit pas l’entrée du secteur privé.

Lors du conseil des ministres du 19 mai, le projet d’ordonnance pour la création d’Haropa a été examiné. Elle prévoit la fusion des trois ports de Paris, Le Havre et Rouen en en établissement unique. La création de Haropa s’intègre dans « le nouvel élan recherché dans la stratégie nationale portuaire ».

Reconquérir des parts de marché

« La création de ce nouvel ensemble portuaire permettra de reconquérir des parts de marché dans la compétition européenne et d’offrir un lieu privilégié pour de nouvelles implantations industrielles grâce à un système portuaire et logistique de référence à destination des clients et partenaires internationaux. Pour mener à bien cette ambition, il pourra notamment s’appuyer sur un programme d’investissements de 1,45 Md€ sur la période 2020-2027 », précise le compte-rendu du conseil des ministres.

Localisation au Havre

Par ailleurs, le texte confirme la localisation du siège social de ce nouveau cluster portuaire au Havre. De plus, « l’ancrage local avec les collectivités, les entreprises des places portuaires et les clients sera préservé grâce aux trois implantations locales de l’établissement sur les sites portuaires de Rouen, de Paris et du Havre », continue le compte-rendu.

Un conseil de surveillance sans le privé

S’agissant de la gouvernance, il est prévu que Haropa sera composé d’un conseil de surveillance. Celui-ci réunira des représentants de l’État, des collectivités locales, des personnalités qualifiées et des salariés. « Il permettra de porter une vision à l’échelle de l’axe », souligne le conseil des ministres. Le secteur privé n’y est pas.

Un conseil d’orientation pour éclairer le conseil de surveillance

Parallèlement à ce conseil de surveillance, un conseil d’orientation l’accompagnera. Sa mission sera d’éclairer les décisions stratégiques du conseil de surveillance et d’approfondir la logique de coopération et de coordination au niveau de l’axe.

En entérinant l’absence du secteur privé dans le conseil de surveillance, la revendication de l’UMPF (Union maritime et portuaire de France) de voir le secteur privé y siéger n’est pas acceptée. Et pourtant, le président de l’UMPF, Michel Segain, a dès depuis plusieurs mois alerté les autorités politiques.

Avoir des explications

Le 16 mai, dans un post sur Facebook, Michel Segain a rappelé l’importance de voir le privé siéger dans cette instance. « Si le gouvernement devait de nouveau remettre en cause cette légitimité, à cause de conflit d’intérêts qui sont levés,  justement par les fédérations des Unions Maritimes et Portuaires, il faudra alors avoir des explications dans le détail de cette non représentativité du privé dans les conseils de surveillance. »

Syndicats de salariés représentés

Et il va encore plus loin en rappelant que la présence dans ces instances des syndicats des salariés est importante mais celle des entreprises du privé le sont aussi. « L’affaire n’est pas pliée, tant que l’annonce n’est pas définitive », conclu le post de Michel Segain. Or, avec la décision du conseil des ministres, il semble que cette revendication soit définitivement rangée dans les archives.